dimanche 19 avril 2015

Projet écriture_Passage n°6


Hey les lectueurs !

On se retrouve aujourd'hui pour la suite du projet écriture. Cette fois-ci c'est Juju99 du blog Ma boite à livre (son blog ici) qui vous a écris ce passage. Je pense qu'à présent vous connaissez le principe. Si ça n'est pas le cas (ou alors si vous avez manqué des passages), je vous invite à vous rendre sur la page "Une plume et un peu d'encre". Voilà, je vous souhaite une bonne lecture ! Et comme d'habitude dites nous dans les commentaires ce que vous en avez pensé, ce que vous aimeriez pour la suite et je vous informe que vous avez l'interdiction de quitter cette page sans avoir voté pour la suite dans le sondage en dessous de ce passage ;) (Alleeeez ça prend moins d'une minute !!!) Bonne lecture ♥

 
 
-Il y a quelqu’un ?
Personne ne répondit au son de ma voix. Dans un sens, c’était une bonne nouvelle : j’avais envie d’être seule après l’accident de Cassie, la rencontre avec Caleb, et toutes ces questions qui trottaient encore inlassablement dans ma tête. J’étais éreintée, et même plus que ça ; éprouvée par les évènements. Je me demandai si maman avait prévenu papa, s’ils étaient à l’hôpital au chevet de ma sœur, avec Oncle Sam. Je l’espérais. Secrètement, je comptais sur leur absence pour fouiner un peu dans le manoir.
    Depuis toute petite, j’avais toujours été une petite curieuse. J’avais dévalisé les tiroirs de toute la maison, fouillé au fond des placards secret de maman, et ce déjà bien avant mes cinq ans : ma maison n’avait aucun secret pour moi. J’étais la reine du « je trouve ce que je cherche ». Aujourd’hui, je comptais bien mettre mon talent à l’épreuve.
    Avant tout, j’avais besoin de réponses à mes questions. Et ces dernières étaient nombreuses ! Mon curieux esprit synthétique rassemblait les éléments de la journée passée : y avait-il un rapport entre l’accident de Cassie et l’ombre que je voyais rôder autour de moi ? Et les portraits de Maria, les murmures d’Oncle Sam et de maman, tous ces secrets enfouis, avais-je le droit de les déterrer ? J’avais envie d’en savoir plus. Je vivais un mystère, à la façon des héroïnes de roman et de films qu’il m’arrivait d’envier. Mais tout compte fait, ça n’était pas drôle. J’étais prise dans une situation délicate, je ressentais toujours ce poids dans ma poitrine lorsque je revoyais la mine de Cassie, allongée sur le bitume. La façon dont son bras était tordu…
    J’eus un haut-le-cœur et dus me rattraper à la rambarde de l’escalier pour ne pas tomber. Bon sang. C’était seulement maintenant que je ressentais le contre-coup ? La dose d’adrénaline qui me faisait tenir depuis ce matin bouillait dans mes veines ; ma seule peur était qu’elle disparaisse, me laissant seule avec mon effroi et ma panique dissimulés.
    Je grimpai l’escalier quatre à quatre, direction la chambre d’Oncle Sam. J’étais persuadée de trouver mes réponses là-bas, c’était son sanctuaire, son refuge. Je me détestai, de fouiner dans cette pièce qui ne m’appartenait pas, telle une voyeuse. Mais il fallait une bonne dose de courage pour mettre son nez là-dedans et je pense que Cassie aurait été fière de moi.
    La pièce était sens dessus dessous. On aurait dit qu’une tornade était passée et avait tout ravagé. Les tiroirs étaient retournés, le lit éventré, les habits jetés en vrac hors de leurs placards, les livres déchirés. Je restai bouche-bée plusieurs secondes, puis me repris. Ne pas traîner. Oncle Sam pouvait arriver d’une seconde à l’autre.
    Je commençai à jeter un coup d’œil dans les affaires éparpillées, sans cesser de me demander ce qui s’était passé. Il ne restait qu’un seul livre debout sur la bibliothèque. Je me relevai pour l’attraper, me pris les pieds dans le tapis et roulai au sol. Si la situation n’avait pas été si dramatique, je crois que j’aurais éclaté de rire.
    Lorsque je secouai le tapis, je découvris une forme dans les lattes du parquet. Incroyable ! S’agissait-il d’une… trappe ? Comme dans les films, je tirai sur la poignée. Elle me résista quelque peu, mais l’adrénaline dopait mes capacités. Je soulevai la petite porte et mis mes mains dans le trou. J’en retirai un carnet à la couverture de cuir, si poussiéreux que, lorsque j’essayai de souffler dessus pour le nettoyer, je fus prise d’une quinte de toux en avalant trois centimètres de poussière. Il devait être caché ici depuis un certain temps… Chose étrange, il y avait une trace de doigt – autre que la mienne – sur la reliure. Hmm, ainsi donc quelqu’un avait consulté ce carnet récemment.
    Je l’ouvris, essayant vainement de contrôler les battements hystériques de mon cœur. C’était la première fois que je me mettais dans un tel état de stress.
    Les pages, jaunies, prouvaient l’ancienneté de l’ouvrage. Les mots étaient tracés à la plume, couraient sur le papier. Je plissai les yeux pour déchiffrer l’écriture vieillote.
Lundi 12 mars.
Je suis absolument exténuée par le court des évènements. Parfois même, lorsque les regards se tournent vers moi dans les rues, lorsque j’entends des murmures effrayés et des insultes sur mon passage, je ressens une telle colère en moi que je dois me serrer les mains jusqu’au sang pour ne pas commettre un meurtre. C’est là que je m’effraie moi-même. C’est dans ces moments-là que je réalise ce que je suis… Je n’arrive plus à me contrôler. Je mérite les appellations de « sorcière » « satan » que les villageois me donnent. Je n’en peux plus, seigneur. J’ai envie de mourir parfois. Mon père m’a encore battue hier lorsqu’il a appris ce que j’avais fait. C’est terrible, je n’arrive pas à me contrôler.
Maria
    Un journal intime ! Etre plongé ainsi dans les pensées secrètes de mon ancêtre me donna des frissons. Qu’entendait-elle par « des choses horribles » ? Pourquoi s’était-elle mis les gens de Folaincourt à dos ?
    Je voulus me relever, pantelante, lorsque j’entendis des pas craquer dans l’escalier. Je me jetai sous le lit et baissai la tête pour éviter que mes cheveux ne dépassent. Mon cœur battait si fort que j’avais la sordide impression que l’on l’entendait dans toute la maison.
    C’est alors que la porte s’ouvrit.

A suivre...
 

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